La Loire-Atlantique est un département depuis longtemps soucieux de prévention précoce. Il devient partenaire de l’Agence Régionale de Santé afin de promouvoir encore davantage la notion des « mille premiers jours » de l’enfant, ainsi que la sensibilisation des professionnels et parents aux effets de l’environnement, à la nutrition, au syndrome du bébé secoué.

L’Agence Régionale de Santé Pays de Loire et le département de Loire Atlantique viennent de signer un partenariat axé sur la promotion de la santé des jeunes enfants. Cette étape supplémentaire d’un rapprochement déjà ancien doit permettre d’investir plusieurs thématiques : prévenir le syndrome du bébé secoué par une campagne sur les « pleurs inconsolables », mieux former les professionnels de la petite enfance à la promotion auprès des parents d’un environnement sain et aux enjeux de la nutrition, promouvoir la vaccination, renforcer le soutien aux familles vulnérables en sortie de maternité via des visites à domiciles.

La prévention précoce considérée comme une priorité

Les différentes initiatives qui accompagnent cette signature traduisent bien le souci de ces institutions de s’inscrire dans un « universalisme proportionné » : proposer des services généralistes, universels, avec une attention toute particulière portée aux familles les plus fragiles. L’initiative reflète surtout l’importance accordée par la Loire-Atlantique à la prévention précoce.
« Nous travaillons depuis longtemps avec l’Agence Régionale de Santé, précise Fabienne Padovani, vice-présidente du Département. Nous  avons noué une étroite collaboration avec l’hôpital et les maternités, notamment autour des enfants nés sous le secret ou sur la maltraitance. Il faut noter aussi la volonté très forte du département de maintenir les visites à domicile en PMI. Nous avons les mêmes difficultés financières que les autres mais il y a une unanimité sur le fait que les VAD constituent un outil essentiel de prévention. »

Accompagner sans culpabiliser, encore et toujours

La Loire-Atlantique est engagée dans l’expérimentation PANJO qui propose le renforcement de l’attachement des nouveaux-nés et de leurs parents via des visites à domicile dans le cadre de la PMI. Le département adhère également au programme MALIN. Des conseils, guides, recettes et bons de réduction pour l’alimentation des tout-petits sont proposés aux familles précaires. En parallèle, le programme se double d’une sensibilisation des puéricultrices sur la façon d’accompagner les parents sur le sujet de la nutrition et d’une réassurance des professionnels sur leurs compétences en matière d’allaitement : comment on communique sur ce thème sans culpabiliser, comment aborder cette question avec des mères sous addiction ou sous traitement médicamenteux pour dépression ? L’objectif recherché est notamment que les familles passent moins vite au lait 2ème âge et au lait de vache (une tendance forte dans les milieux précaires).

Accéder aux familles les plus vulnérables

Le département et l’ARS réfléchissent ensemble à la meilleure façon de suivre les familles sur les « 1000 premiers jours de l’enfant » : vaccination, portage, interactions parents-enfants, le but est là encore de renforcer les compétences parentales pour garantir une meilleure santé de l’enfant.
L’une des priorités des deux partenaires reste de réussir à toucher les familles les plus isolées.
« Les travailleurs sociaux analysent le non recours, explique Fabienne Padovani. Pourquoi les familles ne viennent-elles pas jusqu’à eux ? Comment faut-il les contacter, comment leur parler ? On doit améliorer le « aller vers ». C’est un travail de fond, de longue haleine. On avance par capillarité. Nous sommes par exemple très vigilants quant à la formation des professionnels. Nous proposons à tous les agents de la protection et du champ social une formation sur le « pouvoir d’agir » pour leur permettre de travailler avec les familles les plus vulnérables, les plus éloignées, les plus en difficulté.»