Voici, pour la période couvrant le mois de décembre 2016, notre sélection de contenus picorés sur le web sur la maternité, le développement de l’enfant et l’école, le plus souvent en anglais. Vous trouverez, pour chaque focus, un titre de notre composition, le lien vers la ou les source(s) puis un résumé traduit du ou des article(s) mis en ligne sur le sujet.

La Thaïlande interloquée par ses piètres résultats dans PISA

Bangkokpost

Cet article s’interroge sur le décrochage de la Thaïlande dans la dernière cuvée de PISA alors que Singapour et le Vietnam ont de leur côté beaucoup progressé (dépassant nombre de pays développés). Selon Andreas Schleicher, directeur de l’éducation auprès de l’OCDE, l’excellence de Singapour et sa capacité à faire réussir les élèves quel que soit leur milieu social s’expliquent par
la très haute qualité de son corps enseignant. Ce sont les étudiants les plus brillants qui deviennent professeurs. Pour le Vietnam, Andreas Schleicher avance une autre raison à ses excellentes performances : des programmes très resserrés mais qui abordent les concepts de base en profondeur, contrairement aux programmes occidentaux considérés comme très vastes mais superficiels. Pour Athapol Anunthavorasakul, un expert thaïlandais cité par l’article, les piètres résultats de son pays s’expliquent par les fortes disparités entre les étudiants des écoles reconnues et les élèves de milieu rural et évoque l’incapacité de la Thaïlande à assurer une réelle équité d’allocation des ressources.

Cri d’alarme des spécialistes de l’enfance anglais, notamment contre les écrans

The Guardian

Une quarantaine de spécialistes de l’enfance et de l’éducation ont adressé une lettre ouverte au gouvernement britannique pour exiger la mise en place d’une politique publique forte contre l’enfance « toxique ». Dans leur viseur essentiellement : le déclin des jeux d’extérieur, l’hyper compétitivité scolaire et un mode de vie de plus en plus focalisé sur les écrans. Avec ce terribles conséquences : une obésité galopante et une forte augmentation des troubles psychiques chez les enfants et es adolescents. Les experts signataires plaident pour que soient remis au goût du jour « l’engagement sans hâte d’adultes aimants » et les jeux de plein air. Ils demandent le développement d’une approche cohérente et fondée dans la petite enfance et l’éducation, de la pré conception jusqu’aux sept ans de l’enfant, avec la mise en place de jardins d’enfants pour les 3-7 ans qui insisteraient sur le développement social et émotionnel et les jeux en extérieur. Ces experts réclament également des recommandations officielles sur l’utilisation des écrans par les moins de douze ans. Enfin ils prônent la création d’un secrétariat d’état à l’enfance dont les services auditeraient toutes les politiques mises en place par le gouvernement pour mesurer leur impact sur la santé et le bien-être de la jeunesse, ou, au minimum, la constitution d’une instance qui serait chargée d’informer régulièrement le parlement sur ces sujets. « Sans une action concertée, concluent-ils, la santé physique et mentale de nos enfants va continuer de se détériorer avec des conséquences à long terme pour la société britannique qui sont absolument impensables ».

Haïti : lutter contre l’anémie des enfants pour stimuler leur cerveau

Plos one

Les auteurs de cette étude parue dans Plos One, ont cherché à réduire l’anémie d’écoliers haïtiens dans le but d’augmenter leur état de santé général et leurs capacités d’apprentissages. Ils ont donc testé la délivrance de barres hyper-protéinées, associée à un déparasitage systématique. Les résultats se sont révélés très positifs, avec une nette diminution de l’anémie chez les jeunes du groupe test.

Education : développer la confiance en soi, oui, mais pas n’importe comment

The Atlantic

Les concepts de théorie de l’intelligence « fixe » et théorie de l’intelligence « en développement » ont été popularisés aux USA auprès des parents et enseignants par Carol Dweck, une chercheuse qui souhaitait comprendre pourquoi face aux obstacles, certains individus se découragent quand d’autres parviennent à lutter. Selon elle, la conception implicite qu’ont les individus de leurs propres capacités a un impact sur leurs apprentissages. Les individus qui croient dans le fait que l’intelligence est immuable et le potentiel limité par essence sont plus fatalistes, refusent de prendre des risques, alors que ceux qui pensent que les habiletés sont évolutives relèvent les défis, pensent que tout est possible pour peu qu’on s’en donne les moyens. Elle a donc théorisé l’importance de la vision implicite des mécanismes de l’intelligence dans la réussite scolaire. Sa pensée a été un peu rapidement résumée de la façon suivante: « Félicite l’effort de l’enfant, pas l’enfant ou ses résultats ».
Carol Dweck considère que son principal message a été dévoyé ou en tous cas mal compris. Les éducateurs pensent désormais qu’il suffit de féliciter un enfant, même s’il a échoué, pour stimuler la confiance en soi et lui permettre de réussir. Ce n’est pas aussi simple, explique-t-elle. Les félicitations infondées sont en train de devenir un lot de consolation contre-productif pour les élèves qui savent pertinemment qu’ils ont échoué. Il ne s’agit pas de féliciter le simple effort, précise-t-elle, mais de féliciter l’effort qui a abouti à un progrès dans l’apprentissage. Carole Dweck insiste : c’est d’ailleurs plus une question de stratégie que d’effort. Ce qu’il faut favoriser chez les élèves c’est leur capacité à trouver la bonne stratégie d’apprentissage, leur capacité à comprendre quand ils doivent demander de l’aide. Plus que de le féliciter exagérément ou de chercher absolument à dédramatiser (sur le mode « on ne peut pas être bon partout »), il est plus efficace de lui assurer qu’avec une bonne stratégie, de réels efforts et les bonnes ressources, il va progresser. Et de l’aider à trouver cette bonne stratégie. Carol Dweck évoque une étude sur le long terme faite à partir d’enregistrements des interactions entre des mères et leur enfant de 4-5 ans. Cette recherche montre que plus les encouragements des mères portent sur la façon dont l’enfant a agi, et pas sur les résultats obtenus, plus les enfants sont en capacité de se challenger quelques années plus tard.

 

En Italie, un programme efficace de prévention de l’obésité

Nature

Cette étude menée en Italie auprès d’enfants de moins de trois ans montre qu’une intervention multidimensionnelle auprès des parents, des éducateurs ou des enseignants permet de modifier les comportements à risque d’obésité. L’objectif des chercheurs était de promouvoir quatre comportements bénéfiques pour la santé :proposer quatre fois par jour des fruits et légumes aux enfants, deux heures par jours de jeux actifs, une heure maximum de télévision quotidienne et aucune friandise sucrée. Les parents bénéficiaient d’entretiens motivationnels avec des infirmières spécialisées et les enfants d’activités éducatives sur la santé avec les professionnels de jardin d’enfants préalablement formés. Les résultats montrent que les familles ayant bénéficié de cette intervention intègrent sur le long terme des comportements préventifs.

La maternité modifie le cerveau des femmes

Nature

Pour la première fois une équipe de chercheurs (de l’Université de Leiden aux Pays-Bas) a montré des modifications dans le cerveau des femmes qui deviennent mère pour la première fois. Les scientifiques ont notamment constaté une réduction de la matière grise dans les régions favorisant la cognition sociale. Les changements de volumes de cette matière grise observés pendant la grossesse se sont révélés prédictifs du degré d’attachement maternel. Ces modifications ont perduré pendant deux ans après l’accouchement.