Voici, pour la période mai-août 2017, notre sélection d’études et contenus sélectionnés pour la plupart dans des revues scientifiques (en anglais donc), et portant sur la périnatalité. Vous trouverez, pour chaque focus, un titre de notre composition, le lien vers la ou les source(s) puis un résumé traduit du ou des article(s) mis en ligne sur le sujet.
La météo impacte le diabète gestationnel
Canadian Medical Association Journal
Ces chercheurs canadiens se sont intéressés à l’impact de la température extérieure sur le diabète gestationnel. Ils ont comparé les 555 911 naissances survenues entre 2002 et 2014 dans les environs de Toronto avec les températures élevées le mois précédant le dépistage du diabète. Conclusions : la prévalence de diabète gestationnel est de 4,6% chez les femmes exposées à des températures très froides (-10°) et de 7,7% chez celles exposées à des températures chaudes (+ 24°). Il y a donc bien un risque d’augmentation du diabète lié à la température extérieure. Ce risque est observé chez une même femme pour deux grossesses. Les auteurs estiment que le réchauffement climatique risque donc d’avoir aussi un impact sur la prévalence du diabète gestationnel à l’échelle mondiale.
La mortalité infantile au Nigeria très liée aux caractéristiques socio-économiques des mères
L’objectif de cette recherche était d’analyser la façon dont les critères sociaux contribuent à la mortalité infantile au Nigeria. Avec 109 décès d’enfants de moins de 5 enfants par naissance vivante, le pays affiche un des taux de mortalité les plus élevés au monde. Les chiffres montrent une claire corrélation entre les déterminants sociaux et les données de santé. Dans le nord du pays où plus de deux tiers des femmes sont mariées à un âge très précoce et sont peu scolarisées et où les bébés naissent plus rarement dans des centres de santé, les enfants meurent davantage et plus tard (la plupart entre 24 et 59 mois). L’étude montre que quasiment toutes les caractéristiques de la mère, de son partenaire et du foyer sont associées à la région (il existe de fortes disparités politiques, culturelles, médicales et socio-économiques entre le nord et le sud). Plus de deux tiers des mères avaient par exemple été mariées avant l’âge de 16 ans dans le nord contre moins de 6% dans le sud. La majorité des bébés décédés dans le nord vivaient parmi les familles les plus pauvres alors que 80% des parents des enfants décédés dans le sud (plutôt dans les premiers mois) appartenaient à la classe moyenne voire aisée. Seuls 8% des enfants présentaient une couverture vaccinale satisfaisante (6% au nord contre 22% au sud). En revanche, au nord comme au sud, il semble que les personnes en charge de l’enfant attendent trop souvent plusieurs jours avant de se rendre en consultation.
Le syndrome d’alcoolisation foetale dans le monde
Cette étude réalisée par des chercheurs canadiens estime la prévalence du syndrome d’alcoolisation foetale à 8 enfants pour mille en population générale. Une femme sur 13 ayant consommé de l’alcool à n’importe quel moment de la grossesse donnerait naissance à un enfant atteint. Les taux de prévalence évoluent selon les pays : 15 enfants pour mille aux USA, près de 20 pour mille en Europe, la population de la région de l’est méditerranéen est la moins concernée et dans 76 pays, plus d’une personne sur 100 est atteinte. Les auteurs notent que le SAF est davantage présent chez les enfants pris en charge par les services de protection ou relevant du système judiciaire ou d’un service de psychiatrie.
Parents de prémas pas plus malheureux que les autres quand les enfants sont grands
Les parents de bébés prématurés ou de bébés de très petit poids à la naissance ne sont pas plus malheureux que les autres lorsque leurs enfants parviennent à l’âge adulte. C’est ce que montre cette étude qui analyse les résultats obtenus par le suivi d’une cohorte sur 27 années.
Un appareil à IRM spécifique pour les services de néonatalogie
Site de la Food and Drug Administration
La « food and drug administration » américaine vient d’autoriser le lancement sur le marché d’un appareil pour IRM spécifiquement conçu pour les services de néonatalogie. L’appareil peut accueillir des bébés pesant entre 1 et 4,5 kg et dont la circonférence crânienne ne dépasse pas 38 cm. Le système possède un incubateur contrôlant la température qui permet de limiter les mouvements du bébé. En cas d’urgence et de nécessaire intervention pendant l’examen, l’enfant peut être extrait de l’appareil en 30 secondes.
Allaitement prolongé : attention aux caries
Une étude qui souligne l’impact négatif de l’allaitement (prolongé), ce n’est pas si courant. Menée au Brésil, cette recherche montre que les enfants allaités au moins deux an ont un risque 2,4 fois plus élevé d’avoir de grosses caries à 5 ans. Les mères des enfants suivis ont été interrogées sur la consommation en sucre de leurs enfants à 2, 4 et 5 ans afin de prendre en compte cette donnée. La corrélation entre l’allaitement et les caries n’était pas présente pour les enfants allaités moins de deux ans. Les auteurs notent que le facteur socio-économique compte : la prévalence de caries était plus importante dans les familles plus pauvres. Pour expliquer le lien entre allaitement prolongé et santé bucco-dentaire, les auteurs avancent l’hypothèse suivante : les enfants allaités longtemps ont tendance à l’être à la demande y compris pendant la nuit. Ils ne bénéficient pas d’un brossage des dents après ces tétées nocturnes, ce qui pourrait conduire à une stagnation du lait dans la bouche.
Plaidoyer pour les visites à domicile en périnatalité
Ce très intéressant article initialement publié sur le site de la Fondation américaine Kaiser Family relaie la menace qui pèse sur le programme fédéral de visites à domicile des jeunes parents américains lancé en 2010, qui arrive à son terme à la fin du mois de décembre et pourrait ne pas être reconduit si le Congrès ne vote pas dans ce sens. De nombreux professionnels de ces services et des associations caritatives montent donc au créneau pour rappeler le rôle crucial de ces interventions. Les professionnels en charge de ces visites accompagnent les familles vulnérables depuis la grossesse et sur la durée. Ils apportent des informations de base sur les premiers soins et le développement de l’enfant, aident les parents à prodiguer un environnement sain à l’enfant, à assurer le suivi médical, à ne pas reproduire des schémas toxiques, à s’adresser aux services compétents. Les avocats de ce programme l’assurent : sa disparition serait une catastrophe pour des milliers de familles.