Voici, pour la période novembre-décembre 2017, notre sélection d’études et contenus sélectionnés dans des revues scientifiques internationales, et portant sur la santé et le développement de l’enfant. Vous trouverez, pour chaque focus, un titre de notre composition, le lien vers la ou les source(s) puis un résumé traduit du ou des article(s) mis en ligne sur le sujet.
Les bébés décryptent l’intensité de la motivation d’autrui à atteindre un objectif
Il semble que les bébés acquièrent très tôt l’intuition de la façon selon laquelle les individus prennent une décision. A dix mois ils sont capables d’évaluer la valeur attribuée par un individu à un objet en fonction des efforts déployés par celui-ci pour l’obtenir. L’expérience menée par le MIT et l’Université de Harvard a consisté à montrer à des enfants de 10 mois des vidéos dans lesquelles un personnage de dessin animé veut attraper un autre personnage. Deux situations sont proposées : dans la première le personnage principal accepte de sauter par dessus un petit mur pour se rapprocher de sa cible mais ne va pas plus loin et ne saute pas par dessus le mur de taille moyenne. Dans la seconde, le personnage saute par dessus le mur de taille moyenne mais s’arrête devant le mur le plus haut. Lorsqu’on montre ensuite une vidéo où ce même personnage a le choix entre deux cibles, sans aucun obstacle, et qu’il opte pour la première cible, les enfants regardent plus longuement la vidéo. Ce qui témoigne de leur intérêt voire de leur surprise. Pour eux ce choix est inattendu. Il serait plus logique que le personnage choisisse la cible pour laquelle il s’est le plus démené. C’est la première fois que cette capacité très fine à analyser les actions d’autrui est montrée chez des enfants si jeunes, en tous cas d’âge pré verbal.
Querelle théorique autour de la capacité d’imitation des bébés
International Journal of Psychology
Querelle dans l’univers des chercheurs en néonatologie. Les bébés sont-ils capables d’imiter dès la naissance ? C’est la conclusion à laquelle est arrivé tout un corpus de recherches depuis les années 70 et c’est le cœur des travaux menés par l’Américaine Elizabeth Simpson qui vient d’obtenir une bourse de 675.000 dollars pour travailler plus spécifiquement sur l’imitation comme indicateur de développement social sain chez le nourrisson. Elle se base sur une précédente étude, menée auprès des bébés singes qui montrait que ces derniers manifestaient un comportement d’autant plus social et étaient d’autant plus engagés dans des comportements ludiques qu’ils avaient été de bons imitateurs lors de leur première semaine de vie.
Mais en 2016, une étude publiée dans le journal Current Biology a asséné que les bébés humains n’imitent pas, estimant que les études précédentes qui parviennent à cette conclusion sont erronées. Elizabeth Simpson a répondu dans le journal « Developmental science », accusant ses contradicteurs de ne pas utiliser une méthode appropriée et d’introduire sciemment des biais trompeurs. Elle les accuse ainsi d’avoir proposé à des nouveaux-nés des actions qu’ils sont absolument incapables d’effectuer, comme un claquement de la langue ou la production de certains sons. Elle déplore aussi qu’ils aient soumis de si petits bébés à une succession de onze actions par séries de 30 secondes, ce qui constitue un rythme effréné.
Corrélation entre l’exposition aux écrans et le taux de dépression et de suicide des adolescents
Clinical Psychological Science
Les deux auteurs de cette étude affirment que le temps passé sur un écran devrait être considéré comme un facteur de risque pour la dépression et le suicide. Il existerait en effet une corrélation entre un temps d’écran excessif et le risque de dépression et de suicide chez les adolescents. D’après les chiffres du Centre américain de contrôle des maladies et de la prévention (le CDC), le taux de suicide a augmenté de 31% entre 2010 et 2015, et cette augmentation est particulièrement forte chez les filles (la détérioration de la santé mentale des jeunes filles est également un sujet de préoccupation majeur en Grande-Bretagne). D’après cette recherche cette augmentation de la prévalence de troubles psychiques parmi les jeunes de 13 à 18 ans coïncide avec une augmentation du taux d’équipement en smartphones parmi cette population. Les jeunes qui passeraient plus de cinq heures par jour sur écran développeraient des tendances suicidaires. Les auteurs précisent que leur recherche ne prouve pas que les écrans sont la cause des problèmes mentaux des jeunes, elle ne montre pas un lien de causalité mais elle établit un clair lien de corrélation. Ils estiment infondé d’inciter les parents à supprimer les écrans et préconisent davantage des consignes de modération.
Les bébés placés auprès de leur mère en prison : quelques données d’une première étude française
Cette étude sur une cohorte d’enfants placés auprès de leur mère incarcérée, au sein de la nurserie du centre pénitentiaire des femmes de Rennes est une des premières en France. La littérature scientifique est très pauvre concernant cette population d’enfants vivant leurs premiers mois dans un univers carcéral. Il existe peu de données prospectives et les comparaisons internationales sont difficiles en raison de l’hétérogénéité des législations. Cette première analyse fait ressortir des données factuelles : sur les 54 cas analysés pour al période 1998-2013, la durée moyenne de séjour de l’enfant est de six mois, la durée moyenne d’emprisonnement des mères est de 45 mois. Dans 40% des cas elles sont condamnées pour une atteinte à des biens matériels, dans 51,1% pour atteinte aux personnes et dans 8,9% des cas pour les deux. Après le séjour en prison, 42,9% des enfants sont placés auprès de l’Aide Sociale à l’Enfance et 57,1% vont vivre dans leur famille. L’âge moyen des mères à la naissance de l’enfant était de 29 ans. L’enfant n’était pas reconnu par son père dans 29 % des cas. Celui-ci était également incarcéré dans 66,7 % des cas. L’enfant en nurserie était en moyenne au 3e rang de la fratrie. Dans 61,7 % des cas, au moins un autre enfant de la fratrie était placé sur décision judiciaire ou contractuelle. Dans 32,3 % des cas, au moins un des enfants de la fratrie bénéficiait d’une aide éducative en milieu ouvert par voie judiciaire. Le recueil des données n’a pas permis en revanche d’avoir davantage d’informations sur le développement psychomoteur de ces enfants. Les auteurs profitent de cet article pour recenser les quelques données de la recherche.
« La condamnation à une peine de prison pour une femme enceinte ou avec un nourrisson petit interroge sur le devenir de ce dernier confronté à ce milieu inhabituel et circonscrit, écrivent-ils. On présuppose volontiers un impact négatif pour l’enfant vivant auprès de sa mère incarcérée. A la lumière des données de la littérature, ce constat ne semble pas univoque. » On retrouve ainsi un effet positif des programmes spécifiques d’accompagnement sur les liens d’attachement. Une étude américaine rétrospective pluricentrique, menée spécifiquement sur une population d’enfants de mères incarcérées publiée en 2014 comparait le devenir de deux populations d’enfants : un groupe de 47 enfants ayant vécu entre 1 et 18 mois auprès de leur mère incarcérée en nurserie et un second groupe de 64 enfants séparés de leur mère suite à leur incarcération. Après correction des facteurs confondants, la séparation d’avec la mère dans les 18 premiers mois de vie était significativement corrélée à des scores d’anxiété et de dépression plus importants chez les enfants.
Pour les auteurs de l’article, « même en l’absence de résultat opposable, l’incarcération de la mère avec son enfant en nurserie doit pouvoir constituer pour les pédiatres et les puéricultrices une véritable opportunité de soins et un tremplin pour la mise en place d’une médecine de prévention mère–enfant tant les populations vulnérables sont surreprésentées dans l’univers carcéral. » Il apparaît également essentiel de suivre les mères après la sortie pour éviter par exemple les éventuels risques d’addiction qui entraînent la récidive et le placement de l’enfant.
D’où cette conclusion : « Le seul fait d’être mère ne suffit pas à diminuer le taux de récidive. En revanche, le fait d’être mère et d’avoir à ses côtés son enfant permet une approche différente des suites de l’incarcération. Les mères qui vivaient auprès de leur nourrisson et qui étaient incluses dans des programmes de suivi mère–enfant pluridisciplinaires avaient un risque de récidive moins important à 10 ans que les femmes sans enfants incarcérées pour des infractions similaires. La mise en œuvre d’un recueil prospectif des données mère– enfant sur le territoire français et la comparaison à un groupe témoin apparaissent comme la meilleure solution pour agrandir nos connaissances sur ces enfants vivant quelques mois en nurserie et pour évaluer l’impact des programmes d’interventions ciblées tant sur la santé des enfants que sur leur devenir et celui des mères à la sortie. La prise en compte de ces facteurs de vulnérabilité et leur prise en charge spécifique sont un enjeu majeur de leur devenir médical et social. »
Consommation précoce de boissons sucrées et asthme
Revues de la société américaine de médecine thoracique
D’après cette étude les enfants âges de 7 à 9 ans présentent un risque élevé de développer un asthme lorsqu’ils ont consommé beaucoup de boissons sucrées pendant la petite enfance ou lorsque leur mère a bu des boissons très sucrées pendant la grossesse.
Corrélations entre la dépression maternelle et les performances scolaires des enfants
Les auteurs de cette recherche ont voulu comprendre quels étaient les facteurs qui pouvaient intervenir dans la corrélation entre d’un côté la dépression maternelle et de l’autre les plus faibles résultats scolaires des enfants. Ils ont formulé deux hypothèses : 1) la dépression maternelle affecte les capacités parentales des mères qui impactent à leur tour les capacités d’auto-contrôle des enfants qui ont un effet sur les résultats scolaires 2) La dépression maternelle a un impact sur les fonctions parentales du père qui ont elles aussi un effet sur les apprentissages des enfants. Les chercheurs ont procédé en trois temps, à six mois d’intervalle à chaque fois. La première vague a concerné les mères auxquelles était soumis un questionnaire pour évaluer leur santé psychique. La deuxième vague a concerné les enfants, âgés en moyenne de 11 ans, lesquels devaient évaluer à l’aide de deux tests différents la perception qu’ils avaient de la chaleur et de l’hostilité maternelles et paternelles. Leur capacité d’auto-régulation était également évaluée. La 3ème étape a consisté en l’analyse des résultats scolaires en fin d’année.
Sur les 587 mères participantes, 42 ont présenté des symptômes de quasi dépression et 17 de dépression avérée. Un taux plus élevé de symptômes dépressifs chez la mère était corrélé à de plus faibles performances académiques chez les enfants, une moindre capacité d’auto-régulation, et, selon les enfants, un comportement moins affectueux de la part des mères et des pères et un comportement plus agressif de la part des pères. La capacité d’auto-contrôle et les performances scolaires étaient corrélées. Ces corrélations ne variaient pas en fonction du statut socio-économique.
La dépression maternelle a été associée avec un comportement moins affectueux des mères mais pas avec une plus grande agressivité. La dépression maternelle était associée à une attitude moins chaleureuse chez le père et à davantage d’hostilité de sa part. Plus les pères étaient affectueux, moins ils étaient agressifs et plus les enfants étaient capables de s’auto-réguler. Cette capacité d’auto-régulation a un effet sur les compétences scolaires mais ces dernières sont aussi directement impactées (sans la médiation du facteur « auto-régulation » donc) par la dépression maternelle.
Pour les auteurs il y a bien un effet indirect significatif de la dépression maternelle sur les performances académiques des enfants à travers les attitudes parentales des deux parents et la capacité d’auto-contrôle des enfants.
A noter : le comportement affectueux des mères est un bon prédicteur de la capacité d’auto-contrôle des filles mais pas des garçons. A contrario, l’attitude chaleureuse des pères a un effet direct sur la capacité d’auto-contrôle des garçons mais pas des filles. Cette étude vient confirmer que si la dépression maternelle affecte le développement des enfants c’est davantage en raison d’une attitude moins chaleureuse et moins soutenante qu’en raison d’une augmentation de l’hostilité maternelle. Quant aux pères, cette recherche montre que la dépression de leur conjointe ne les amène pas à compenser les insuffisances maternelles par davantage d’affection mais qu’elle a au contraire un impact négatif sur leurs propres attitudes. Ce qui laisse penser que la dépression maternelle vient destabiliser le système familial dans son ensemble. Si la prise en compte du statut socio-économique ne modifiait pas les résultats obtenus, les auteurs estiment néanmoins qu’étant donné la plus forte prévalence de dépression chez les mères défavorisées, le facteur socio-économique doit être considéré comme un élément contextuel important.
Ocytocine : pas les mêmes effets selon les antécédents des mères
Archives of women’s mental health
Plusieurs travaux ont laissé entendre que les compétences parentales pourraient fortement dépendre de la biologie, notamment de l’ocytocine. Mais d’autres études ont montré que les effets de cette hormone pourraient être différents selon le profil des mères et notamment selon certains facteurs de risque comme la dépression ou les troubles de la personnalité. Pour cette étude 40 mères défavorisées ont été recrutées avec leur enfant âgé de 34 mois à quatre ans. Les interactions mère-enfant ont été analysées, en direct et à travers de vidéos. La sécrétion d’ocytocine a été analysée avant et après les échanges mère-enfant. Pour les mères ayant connu peu de d’événements traumatiques ou de situations difficiles pendant l’enfance, un fort taux d’ocytocine était corrélé avec une parentalité plus positive. La corrélation était inverse pour les mères ayant été confronté à des événements ou conditions de vie difficiles pendant l’enfance. Il semble donc que pour les mères ayant connu précocement des conditions de vie difficiles, l’ocytocine induise davantage un comportement défensif et une attitude autoritaire plutôt qu’un comportement prosocial.
Les contacts maternels à la naissance ont des incidences épigénétiques
Development and Psychopathology
Une étude très technique sur la façon dont les premiers contacts postnatals entre la mère et l’enfant modifient le génome de celui-ci. C’est ce que montrent ces chercheurs en étudiant d’une part les interactions mère-enfant dans les jours qui suivent la naissance puis en analysant quatre ans plus tard les modifications de la méthylation de l’ADN (la méthylation est la façon dont le gène s’exprime ou s’active) sur plusieurs récepteurs. La méthylation était différente dans plusieurs régions du génome entre les deux groupes d’enfants, ceux qui avaient bénéficié de contacts tactiles très intenses avec leur mère et ceux pour lesquels les contacts avaient été beaucoup plus faibles. Il apparaît que chez les enfants qui ont bénéficié de moins de contacts avec la mère, un stress plus élevé était perceptible, lié à un « âge épigénétique » plus jeune.
Plaidoyer pour une vision intégrée du soin et de l’éducation
Cet article est un plaidoyer pour les modes d’accueil de la petite enfance. Les auteurs rappellent qu’au Canada ces services relèvent d’un politique privée, de convenance personnelle, alors que l’éducation (l’école) est considérée comme un bien public universel. La petite enfance apparaît toujours comme un pré requis à l’éducation, elle lui est toujours subordonnée. Or, pour les auteurs, la notion de soins en petite enfance est un aspect universel et fondamental de la vie humaine et cette dépendance du tout petit aux soins qu’il reçoit ne devrait pas être perçue comme un manque, une restriction, un poids. Il faut aussi en finir avec cette fausse dichotomie qui renvoie les soins du tout petit au corps et l’éducation à l’esprit. Elles plaident pour une vision intégrée du soin en petite enfance et de l’éducation.
Prise en compte des déterminants sociaux de santé par les pédiatres américains: des progrès possibles
Les pédiatres des centres de santé du New Jersey ont été soumis à un questionnaire afin d’établir la façon dont ils intégraient les déterminants sociaux dans leur pratique de prise en charge et de dépistage des enfants. Les déterminants sociaux de santé regroupent tous les éléments de santé et facteurs de risque liés à l’environnement des individus (données socio-économiques, éducation, services de santé à proximité, voisinage, contexte familial et communautaire etc…). Pour les enfants, des facteurs de risque spécifiques ont été identifiés dans la littérature : l’abus et les négligences, l’absence de logement, le dysfonctionnement parental, la pauvreté, la séparation et le divorce. D’autres éléments au-delà du foyer ont un impact sur la santé des enfants : le voisinage, l’aménagement du quartier, l’accès à des services éducatifs de qualité… Les pédiatres sollicités ont dû répondre à plusieurs questions afin d’évaluer leur connaissance du sujet, de vérifier qu’ils prenaient en compte ces facteurs dans leurs bilans de santé et de comprendre comment ils procèdent en cas de trouble ou de retard détectés. Il apparaît que les pédiatres interrogés évaluent en routine l’implication parentale, la santé mentale des parents, la composition familiale, l’exposition à des toxiques. Les facteurs en lien avec la pauvreté (sécurité alimentaire, qualité de l’habitat, revenus de la famille, niveau d’éducation maternelle) étaient moins souvent investigués, seuls 36,8% des praticiens s’inquiètent des conditions socio-économiques des familles.
63% des pédiatres utilisent en routine le test M-CHAT (pour le dépistage des signes précoces d’autisme). Les autres utilisent le test de Denver et d’autres tests développementaux. A la question « comment procédez vous si vous identifiez un déterminant social qui peut potentiellement affecter le développement de l’enfant ? », 70% des médecins ayant répondu à cette question expliquent réagir plus vite que dans une situation typique en cas de doute, 45% disent procéder plus régulièrement aux tests de développement, 64% donnent des conseils aux parents, 68% fournissent des « références ». 8% des pédiatres ont répondu qu’ils ne prenaient pas en compte le statut socio-économique ou d’autres déterminants sociaux de santé.
Pour les auteurs, le fossé constaté entre d’un côté la reconnaissance par les pédiatres de l’importance des déterminants sociaux de santé et, de l’autre côté, leur faible propension à identifier les contions socio-économiques de leurs patients constitue un levier d’action. C’est là qu’est la marge de progression pour davantage prévenir les retards de développement.
Effets additionnels de la pauvreté et de la prématurité
Cette recherche a consisté à identifier, à partir de la cohorte britannique Millenium, les effets respectifs et conjoints de la prématurité et de la pauvreté sur le développement cognitif des enfants.
Il apparaît bien que ce sont les enfants prématurés en situation de pauvreté qui présentent les retards cognitifs les plus importants. Les effets de la prématurité et de la pauvreté s’additionnent (ils se sur-ajoutent mais ce n’est pas la pauvreté qui vient amplifier les effets de la prématurité). Il est donc là aussi capital de prendre en compte le statut socio-économique des patients dans le suivi des enfants nés prématurément.
Facteurs de risque pour le développement neuropsychomoteur
Journal of human growth and development
Dans cette étude brésilienne, les chercheurs se sont interrogés sur les facteurs qui pouvaient le plus entraver le développement neuropsychomoteur d’un jeune enfant. Trois éléments sont apparus comme très prédictifs de problèmes de développement : un petit poids de naissance, les revenus du foyer et l’absence du père.