Voici, pour la période couvrant les mois de juin, juillet et août notre sélection de contenus picorés sur le web concernant la périnatalité et la pédiatrie, le plus souvent en anglais. Vous trouverez, pour chaque focus, un titre de notre composition, le lien vers la ou les source(s) puis un résumé traduit du ou des article(s) mis en ligne sur le sujet.
L’Algérie lance un programme national de périnatalité
L’Algérie lance un programme national de périnatalité pour la période 2016-2020. L’objectif : faire baisser la mortalité infantile (ici celle des enfant de moins de cinq ans) de 27,7 cas pour mille naissances chaque année à 20 décès pour 1000 naissances. 20.800 nouveaux-nés décèdent chaque année (contre 2800 en France). Le médecin en charge de ce programme propose notamment une modernisation des salles d’accouchement, le transfert de la supervision des salles de réanimation néonatale des obstétriciens aux pédiatres et le développement d’unités kangourou.
Prendre en compte l’origine ethnique pour prévenir la pré-éclampsie
Les femmes d’origine afro-caribéenne sont deux fois plus nombreuses à être admises dans une unité de soins intensifs au moment de l’accouchement au Canada. Ces femmes présentent en effet une plus grand prévalence de pré-éclampsie qui s’explique par des antécédents génétiques, une situation économique plus précaire persistant après la migration et un plus faible niveau d’éducation à la santé. Pour les auteurs, ces données sont à prendre en compte dans le suivi des grossesses. Il peut être pertinent de prévenir les risques de pré-éclampsie en délivrant à ces patientes de faibles doses d’aspirine avant la 20ème semaine de grossesse.
La dépression anté natale plus inquiétante que celle du post partum
Il est très important de déterminer à quel moment sont apparus les symptômes de la dépression chez une femme qui vient d’accoucher. Les auteurs de cette étude expliquent en effet qu’une dépression du post-partum est moins inquiétante car moins difficile à traiter qu’une dépression survenue avant ou pendant la grossesse. Le profil des mères selon la période d’apparition des troubles n’est pas le même non plus (les femmes souffrant de dépression du post-partum sont plus âgées, et moins vulnérables économiquement).
L’Ecosse copie les boîtes à bébé finlandaises
L’Ecosse a décidé de copier les « boîtes à bébé » finlandaises. Ces boîtes en carton contiennent des vêtements, des jeux, des couches. Et la boîte elle-même sert de couchage pour le bébé. En Finlande, cette boîte est distribuée depuis 80 ans et est devenue une institution. Elle a permis de faire chuter le taux de mort inattendue du nourrisson de 10% à 0,2%. L’Ecosse entend en faire également un instrument de lutte contre la pauvreté. Le lancement de ce dispositif s’accompagnera du recrutement de 500 « visiteurs de santé » qui auront pour rôle de soutenir les familles après la naissance.
Comprendre enfin pourquoi 2,6 millions de bébés meurent chaque année dans le monde
Ted.com
United Nations News Center
Redoutable efficacité oratoire des Américains… Dans cette vidéo (sa mise en ligne date de février 2016, sous-titres en français disponibles), SueDesmond-Hellmann, au départ spécialiste du cancer, plaide de façon extrêmement efficace, pour une santé publique de précision. Chaque année, explique-t-elle, 2,6 millions d’enfants meurent avant l’âge d’un mois. Et le plus souvent, on ignore pourquoi. Or, lorsqu’on connaît les cause d’un décès, on peut étudier les risques, intervenir an amont. Et épargner des vies. La prévention commence par une connaissance claire des problèmes.
C’est l’un des combats de l’OMS qui vent de publier trois documents proposant des outils pour améliorer la collecte de l’information. Parce qu’ « à chaque fois qu’un décès est répertorié, il peut potentiellement raconter une histoire à propos de ce qui aurait pu être fait pour sauver la mère ou l’enfant », résume Anthony Costello, directeur du département de la santé de la mère, de l’enfant et de l’adolescent à l’OMS.
Les pédiatres américains incités à contrer les programmes d’éducation sexuelle qui promeuvent l’abstinence
L’association américaine de pédiatrie presse les pédiatres de délivrer aux adolescents une information sexuelle de qualité, notamment pour contrer les programmes d’éducation sexuelle basée sur la promotion de l’abstinence. Ces programmes sont légion aux USA, y compris dans les écoles. Or, ils sont totalement contre-productifs en matière de prévention des MST et des grossesses précoces. L’AAP préconise aussi que soient abordées avec les jeunes les questions de consentement et d’orientation sexuelle.
Une appli pour rassurer les parents de grands prémas avant la sortie
Ann and Robert H.Lurie Children’s Hospital of Chicago
Les parents de grands prématurés ou de bébés de très petits poids de naissance sont très angoissés et doutent de leurs capacités à pouvoir s’occuper d’un enfant si fragile. L’unité de néonatalogie de l’hôpital pour enfants de Chicago a mis au point une application destinée à faciliter le retour au domicile avec l’enfant pour ces parents. L’appli propose notamment une check liste de sortie d’hôpital et un support multimédia de conseils de soins. Les parents qui l’ont consultée avant la fin de l’hospitalisation se sont sentis plus en confiance.
Un programme brésilien efficace et à bas coût contre l’obésité infantile
Un protocole de lutte contre l’obésité infantile a été mis en place dans la ville de Feliz au Brésil et a visiblement porté ses fruits, avec un avantage indéniable : un coût inférieur à 18 centimes d’euros par élève. La ville de Feliz présente l’un des niveaux de vie les plus élevés du pays. Mais l’urbanisation croissante et les changements de mode de vie ont accru les problèmes d’obésité, d’hypertension et de maladies chroniques. Le groupe de recherche en cardiologie préventive et pédiatrique de Porto Alegre a mené une expérience de neuf mois auprès de 213 enfants âgés de 5 à 16 ans, répartis en deux groupes, le groupe contrôle recevant les habituelles recommandations prévues dans le programme, et le groupe participant. Chaque mois, dans la salle multimedia ou dans la salle de sport, les élèves ont participé à des séminaires ou ateliers de groupes autour de l’activité physique, des comportements alimentaires sains et du harcèlement. Des travaux personnels devaient également être accomplis par les enfants, avec l’aide de leurs parents, pour impliquer les familles. Résultats : les élèves ayant bénéficié des interventions spécifiques ont vu leur indice de masse corporelle rester stable, avec une consommation de fruits et une pratique sportive en nette augmentation. L’IMC des enfants du groupe témoin a considérablement augmenté sur les 9 mois de l’expérimentation. Daniela Schneid Schuh, qui a dirigé le programme, estime que le très faible coût du programme le rend reproductible dans les quartiers moins aisés.
Le développement de bébés prématurés stimulé par un programme danois de soutien parental
Des chercheurs danois ont testé un programme d’interventions à domicile auprès de parents de grands prématurés après la sortie de l’hôpital. Quatre à six visites étaient planifiées entre les 18 et 22 mois de l’enfant et devaient soutenir les parents dans leurs interactions avec leur bébé. A 24 mois, le développement moteur et cognitif de l’enfant était mesuré et les interactions parents-enfants évaluées. Résultats : l’adhésion et la satisfaction des parents au programme se révèlent élevées. Des effets notables sont apparus pour le développement cognitif et les interactions. C’est pour la régulation du comportement et le développement moteur que les effets ont été les plus évidents. Les auteurs concluent qu’un soutien actif des parents après la première année de l’enfant présente un réel intérêt.
Quand le ressenti des parents d’enfants hospitalisés est plus fiable que les examens
L’autorité de santé anglaise (NHS) vient de recommander aux équipes médicales de prêter une attention particulière à l’inquiétude des parents d’enfants hospitalisés, notamment lorsque les familles assurent percevoir une détérioration de l’état du petit patient. La NHS estime en effet que les professionnels fondent leurs décisions sur les seuls examens médicaux, sans tenir compte du ressenti des parents. Or, ce ressenti parental se révèle souvent juste et leur inquiétude fondée, alors que les tests réalisés apparaissent normaux. Résultats : un temps précieux est perdu dans la prise en charge. Ce retard peut avoir de graves conséquences, par exemple dans les cas de septicémie.
Grignotage et obésité infantile: l’implication des parents change tout
Eureka Alert
Le grignotage est l’une des causes de l’obésité infantile qui continue de sévir aux Etats-Unis. Une étude effectuée auprès d’enfants hispaniques (davantage en sur-poids) souligne que les méthodes éducatives ont un fort impact sur la propension des enfants à grignoter. Les enfants dont les parents sont peu investis dans l’éducation alimentaire de leurs enfants (alors qu’ils peuvent être très engagés sur d’autres aspects) grignotent beaucoup plus.
Les pédiatres américains incités à aider les parents à prodiguer une éducation de qualité
American Association of Pediatricians
L’académie américaine de pédiatrie vient de publier de nouvelles recommandations dans lesquelles elle insiste sur le rôle prépondérant des pédiatres dans la préparation des enfants aux apprentissages scolaires. L’AAP rappelle à quel point les expériences précoces, les interactions et les émotions façonnent le cerveau des tout petits et impactent les connexions neuronales. Grâce à leurs relations privilégiées avec les familles, ils ont un rôle à jouer dans la promotion d’un développement socio-émotionnel harmonieux de l’enfant en accompagnant au mieux les parents, en les informant sur les pratiques les plus respectueuses de ce développement, en permettant une communication positive, en identifiant les risques psycho sociaux et en cherchant des appuis dans le réseau de proximité. Ce que dit l’AAP ? Que les pédiatres ne sont pas seulement les garants de la bonne santé physique de l’enfant mais qu’ils doivent aussi favoriser une éducation de haute qualité et prodiguer aux parents un soutien basé sur des outils scientifiquement validés.
Le plan anglais de lutte contre l’obésité infantile fait l’impasse sur la toute petite enfance
Le gouvernement britannique a publié en août son nouveau plan de lutte contre l’obésité. L’auteur du texte, Amy Brown, professeur associée en santé publique, estime qu’il fait l’impasse sur une période décisive dans la mise en place des mécanismes conduisant au surpoids : la grossesse de la mère et la première année de l’enfant. Le plan gouvernental met l’accent sur les enfants de plus de six ans alors qu’un quart des enfants âgés de 2 à 5 ans sont déjà en surpoids ou obèses et les raisons ne sont pas seulement génétiques. Les préférences alimentaires commencent dans le ventre maternel, selon ce que mange la mère. L’allaitement constitue aussi une période cruciale. Le moment et la façon dont sont introduits les aliments solides ont aussi une incidence. L’auteur se demande si le financement de la campagne de promotion de santé publique « change4life » par les industriels de l’alimentation infantile n’explique pas en partie ces « oublis ».
Aux Etats-Unis, comme en Afghanistan, la mortalité maternelle augmente
New Scientist
Les Etats-Unis font partie des huit pays au monde où le taux de mortalité maternelle augmente au lieu de diminuer (parmi les autres pays, l’Afghanistan, le Brésil, le Salvador, la Grèce, la Guinée Bissau). C’est au Texas que l’augmentation est la plus forte. Plusieurs explications sont avancées : l’augmentation de l’âge maternel (mais c’est vrai dans de nombreux autres pays développés), des césariennes, du nombre de femmes enceintes alors qu’elles sont obèses ou souffrent d’hypertension. Au Texas, une nouvelle loi limitant l’avortement pourrait aussi expliquer cet accroissement dans la mesure où des femmes dont la grossesse présente un risque pour leur santé ne peuvent pas l’interrompre. Mais d’après l’auteur de l’article, l’explication la plus convaincante réside dans un accès limité aux soins en raison de la fermeture de cliniques, des déserts médicaux en milieu rural et de l’absence de couverture sociale.
Les médecins anglais devront-ils bientôt informer les femmes des risques d’un accouchement par voie basse?
Le Royaume-Uni envisage pour la première fois de demander aux médecins d’informer les femmes sur les risques d’un accouchement par voie basse, au même titre qu’ils sont censés les informés des risques inhérents à un accouchement par césarienne. Cette réflexion fait suite à une décision de la Cour suprême de condamner des médecins après la naissance d’un bébé ayant subi de graves dommages au cerveau lors d’un accouchement difficile. La mère n’avait pas été prévenue des risques d’une naissance vaginale alors qu’elle présentait un bassin étroit et avait développé un diabète gestationnel. Le juge a évoqué un acte de « paternalisme médical ». Les médecins pourraient désormais être amenés à informer officiellement chaque patiente des risques potentiels liés à un accouchement par voie basse, dont les déchirures périnéales et l’incontinence. Certains vont jusqu’à prôner la signature d’un formulaire de consentement. Les sages-femmes et militants pour une naissance respectée y sont opposés, considérant que l’accouchement par voie basse n’est pas un traitement mais l’issue naturelle d’une grossesse.
Des liens entre le régime alimentaire pendant la grossesse et les TDAH
Une récente étude permettrait d’établir un lien entre un régime alimentaire peu sain pendant la grossesse et une altération génétique du bébé qui conduirait notamment à des troubles de déficit de l’attention et à l’hyperactivité (TDAH). Ce n’est pas la première fois qu’un lien entre une alimentation riche en graisses et en sucre pendant la grossesse et les TDAH est établi mais cette étude analyse le processus. Elle a néanmoins été réalisée sur un faible échantillon. Il est aussi possible que les femmes ayant une alimentation déséquilibrée soient plus impulsives de nature, moins capable de résister aux tentations et que ce soit cette caractéristique qui soit transmise à l’enfant.
Prévenir le syndrome de sevrage néonatal
Storify/Center for Diseases Control and Prevention
Le nombre de bébés touchés par le syndrome de sevrage néonatal a explosé aux Etats-Unis puisqu’il a été multiplié par 5 entre 2000 et 2013. Ce syndrome a un impact sur le poids de naissance de l’enfance et provoque entre autres des complications neurologiques, respiratoires, digestives qui peuvent durer de 10 à 20 jours. Ce syndrome survient en cas de consommation de drogues pendant la grossesse (souvent des opiacés), de produits de substitution, mais aussi, note le « Center for disease control and prevention » (organisme de santé gouvernemental), avec des médicaments anti-douleurs. Le CDC préconise une prévention en amont de la grossesse lors de visites pré conceptionnelles, une sensibilisation des médecins sur les risques des médicaments opiacés pendant la grossesse et une attention toute particulière aux femmes toxicomanes.
Des webcams pour permettre aux parents de prémas de voir leur bébé hospitalisé
Le service de néonatalogie de l’hôpital de Bradford permet aux parents qui ne peuvent être présents auprès de leur bébé hospitalisé (notamment les mères prises en charge dans un autre hôpital) de voir ce dernier dans son lit par un système de vidéo sécurisé. Les parents peuvent aussi communiquer de cette façon avec l’équipe médicale.