Du 2 au 20 novembre, le train de la petite enfance et de la parentalité a sillonné la France avec ses six voitures dédiées au développement, aux droits de l’enfant, à la prévention précoce, entre autres. Quel bilan tirer de cette opération initiée par l’association Ensemble pour l’Education ? Les organisateurs ont proposé jeudi 8 février un retour d’expérience à leurs partenaires (élus, associations, financeurs) dans les locaux du Défenseur des droits et en présence de Geneviève Avenard, Défenseure des Enfants.
Quelques bons présages pour la suite… La Fondatrice et Présidente de l’association, Nathalie Casso-Vicarini (photo ci-contre, veste orange, aux côtés de Didier Bodel et Aurélia Rabe), par ailleurs co-présidente d’un groupe de travail dans le cadre de la concertation menée par la délégation interministérielle à la lutte contre la pauvreté des enfants, a estimé en ouverture de cette conférence, que la période semblait réellement propice à l’action, avec « un bel alignement des planètes ». « Nous participons à cette prise de conscience qu’investir socialement dès le projet d’enfant est fondamental pour la société dans son ensemble ». Elle rappelle les synergies entre Ensemble pour l’Education, l’OCDE et l’UNESCO, avec un vision partagée sur les grands enjeux de la prévention précoce et de l’investissement social en petite enfance. L’association a également créé des liens étroits avec le Québec, avec son ministère de la famille et avec l’Association Québécoise des Centres de la Petite Enfance. Dans une vidéo, Luc Fortin, Ministre de la Famille québécois, qui a annoncé récemment un investissement de 1,3 milliards de dollars canadiens dans une « stratégie de la réussite éducative », explique qu’ « agir tôt aide les enfants à atteindre leur plein potentiel ».
Un intérêt de plus en plus partagé pour les actions précoces
Pour Geneviève Avenard (photo ci-contre) ce train a indéniablement « répondu à des besoins ». Elle en profite pour annoncer que le prochain rapport de son service sera consacré à la petite enfance. Juliette Roger, la porte-parole d’Olivier Noblecourt, le tout récent délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes, constate qu’il existe « beaucoup de points d’adhérence entre le train de la petite enfance et de la parentalité et la stratégie de lutte contre la pauvreté telle qu’elle se dessine ». Elle évoque trois constats partagés : le focus sur les interventions les plus précoces considérées comme les plus efficaces, la prise en compte du bien-être et du développement de l’enfant qui doit constituer un objectif à part entière des politiques publiques et le soutien à la parentalité dont le délégué interministériel souhaite qu’il soit à l’honneur, emblématique de la logique de prévention. Juliette Roger trouverait donc pertinent de « capitaliser sur le bilan du train » et de s’appuyer sur ce retour d’expérience.
Après le train, des expositions temporaires, des vidéos, des expérimentations et un congrès international
Didier Bodel, le trésorier de l’association, rentre dans le vif du sujet. Le train a accueilli 31997 visiteurs. La fréquentation a été particulièrement forte dans les petites villes. Les professionnels ont représenté 60% des visiteurs pour 40% de particuliers. La durée de visite du train a été largement supérieure à ce qui avait été estimé, ce qui a pu occasionner quelques problèmes logistiques. 167 conférences ont été proposées, qui ont rencontré un vif succès. Elles sont à redécouvrir en replay sur la chaîne Youtube de l’opération. Petit bémol : le village de toile installé aux abords du train n’a pas toujours été très fréquenté, ce qui a pu décevoir certains partenaires. Les panneaux élaborés pour l’exposition à bord du train, qui devaient être initialement détruits, seront finalement proposés au villes pour des expositions temporaires.
En attendant une éventuelle deuxième édition, l’association se fixe un objectif de sensibilisation avec la production de vidéos didactiques dédiées au développement de l’enfant et à la bienveillance éducative, ainsi que l’organisation d’un deuxième congrès international dans les locaux de l’OCDE les 14 et 15 juin 2018. Cet événement sera consacré à la transition vers l’école. L’association entend également soutenir des expérimentations dont l’implantation en France du programme québécois Brindami auprès de 40 crèches françaises en zone sensible sur quatre années. L’objectif de ce programme est de développer les habiletés sociales de l’enfant.
Dans la salle Elisabeth Laithier (ci-contre), Maire adjointe chargée de la Petite Enfance à la mairie de Nancy et Coprésidente du groupe de travail sur la Petite Enfance à l’Association des Maires de France, estime que la petite enfance « n’est pas un vrai sujet ». « C’est LE sujet ».