Le lundi 6 juin et mardi 7 juin l’OCDE a accueilli le congrès organisé par Ensemble For Education, réunissant des experts internationalement reconnus et plus de 380 participants, venus eux aussi du monde entier pour échanger sur la petite enfance. Il y a quelques années le thème n’aurait peut-être pas été aussi porteur. Aujourd’hui il apparaît comme essentiel, sur un plan économique, social ou éthique.
Ce congrès sur les « Actions majeures pour la petite enfance » constitue en quelque sorte l’acte de naissance de Ensemble For Education, nouvel organisme à but non lucratif placé sous l’égide de la Fondation pour l’Enfance. Sa fondatrice, Nathalie Vicarini, en a expliqué les enjeux et les objectifs. La structure se veut un point de rencontre entre deux univers, la science et la pédagogie et se pose en « dispositif éducatif et pédagogique innovant ». Elle entend promouvoir l’éducation bienveillante en s’appuyant sur les neurosciences sociales et cognitives, les apports dans la psychologie et la psychanalyse, les dispositifs observés dans 15 pays depuis 20 ans. L’objectif est d’accompagner les professionnels et les parents à travers des vidéos, des formations, un portail de e-learning.
Agir dès la petite enfance contre les inégalités
Le message est de plus en plus martelé, à tel point qu’il est presque désormais perçu comme une totale évidence : la prévention précoce constitue le meilleur outil de lutte contre les inégalités. Cette antienne est pourtant relativement récente. La petite enfance a longtemps été le parent pauvre des politiques publiques dans le monde. Le congrès organisé par Ensemble For Education s’est donc ouvert sur ce rappel, formulé par Gabriela Ramos, directrice de cabinet du secrétaire général de l’OCDE: « Quand l’éducation dans la jeune enfance n’est pas de qualité, quand les jeunes enfants vont dans des établissements qui ne se soucient pas de leurs besoins, ils risquent de développer des problème de comportement. Nous vivons dans un monde où règnent d’énormes inégalités. L’investissement précoce est un égalisateur. Si les enfants des foyers aisés sont pris en charge très jeunes, les avantages sont moins grands que pour les autres. C’est pour les enfants des familles défavorisées qu’une bonne qualité d’éducation dans la tendre enfance est fondamentale. »
Daniel Lenoir, directeur général de la CNAF, résumera ainsi cet « investissement social » : « Tout ne se joue pas avant 6 ans mais beaucoup se joue avant 3 ans. »
Un intervenant avance un chiffre très éclairant : les enfants issus de l’immigration qui n’ont pas eu accès à la petite enfance ont 2 ans de retard sur le plan scolaire à 15 ans. Dominique Versini, adjointe à la mairie de Paris et ex-défenseur des enfants fera aussi remarquer que la totalité des enfants pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance de Paris sont issus de familles pauvres.
Poser d’emblée l’importance d’un accueil de qualité pour la petite enfance comme outil de lutte contre les inégalités amène forcément à tenter d’identifier les facteurs de risques et les situations de vulnérabilité. Sujet qui fait plutôt consensus en dehors de nos frontières mais qui suscite en France de fortes controverses, voire, comme le note Daniel Lenoir lui-même, « des débats parfois irrationnels ». Il évoque notamment un colloque organisé en 2014 par la CNAF en partenariat avec deux think tank, l’Institut Montaigne et Terra Nova, sur la prévention précoce, et au cours duquel les échanges furent assez houleux (nous en avons rendu compte sur GYNGER). Daniel Lenoir n’est pas allé jusqu’à préciser qui étaient les protagonistes de cette controverse, qui s’opposait en France à une vision des problématiques sociales perçue comme trop déterministe. Il a salué au début de son intervention le récent et imposant rapport remis par Sylviane Giampino à la Ministre des Familles sur le développement du jeune enfant et les modes d’accueil. Mais n’a pas expliqué quelques minutes plus tard que les débats qu’il qualifiait d’ « irrationnels » étaient essentiellement alimentés par un mouvement issu de la sphère psychologico-sociale dont Sylviane Giampino est depuis plus de 10 ans l’une des têtes de proue (le collectif « pas de zéro de conduite pour les moins de trois ans » puis le CEP-enfance).
Nous signifions par là* que depuis 2005 ce débat n’est pas formalisé de façon claire et officielle par les pouvoirs publics. Il est évoqué en incise, à la marge, de façon très récurrente mais peu explicite, à l’occasion d’événements comme celui de ce 6 juin, ou de colloques divers qui réunissent rarement les différents courants.
La mission confiée à Sylviane Giampino sur le développement du jeune enfant et les modes d’accueil, qui repose sur l’audition d’une centaine de professionnels et d’experts, balaie un champ très large et aborde une multitude de concepts, théories, situations pratiques. Le rapport de plus de 200 pages qui a été remis à la Ministre évoque aussi à quelques reprises et en toute logique cette problématique de la prévention précoce puisqu’elle fait partie intégrante du sujet traité. Il l’évoque en faisant référence au principe de « prévention prévenante » ainsi définie dans les travaux de « pas de zéro de conduite » (p 43). Ce principe a notamment été élaboré par opposition à des théories nord-américaines dont les promoteurs étaient justement parmi les principaux intervenants du colloque du jour. Colloque soutenu par la CNAF, d’où la présence de Daniel Lenoir (et plus tard de Laurent Ortalda).
En résumé, d’un côté la CNAF participe depuis 2014 à des événements mettant à chaque fois en avant une conception bien précise de la prévention dans la petite enfance, de l’autre côté un rapport remis à la Ministre des Familles, considéré comme une base de réflexion majeure pour les années avenir (et salué comme tel par la CNAF), défend une conception radicalement opposée de cette prévention. Faut-il trancher? Et si c’est le cas, qui doit le faire? Ce sujet de la prévention précoce mériterait peut-être enfin une mise à plat des oppositions théoriques, un état des lieux des connaissances scientifiques, voire une conférence de consensus.
Les prédictions, outil de prévention
En tous cas, en ce début de semaine, les Nord-Américains étaient représentés en force dans la salle et sur l’estrade de l’OCDE pour développer une conception du développement de l’enfant et de la prévention aux antipodes de la position et des pratiques françaises.
Michel Boivin, spécialiste québécois a ainsi longuement expliqué pourquoi le Québec avait développé un corpus d’études longitudinales. L’objectif de ces études est de comprendre « l’émergence de trajectoires », comment des différences individuelles se développent, et d’essayer d’identifier le plus tôt possible des caractères prédictifs. Le modèle adopté est « bio-social ». Il s’agit d’étudier le rôle des facteurs biologiques (génétique et épigénétiques), des facteurs environnementaux (indicateurs socio économiques, entourage de l’enfant, relations avec les autres enfants), et de prendre en compte l’importance des processus cérébraux. Il n’est pas entré dans le détail lors de cette intervention mais au cours d’un colloque organisé par l’INPES en 2014, le chercheur avait notamment expliqué que les enfants pourraient réagir différemment face à l’adversité rencontrée (difficultés économiques ou sociales, mauvais traitements) en fonction d’une éventuelle vulnérabilité génétique. Autres découvertes récentes : le fait que certaines situations traumatisantes vécues dans la toute petite enfance impactent et modifient l’expression génétique. Il y aurait donc une réelle interaction entre l’environnement et la génétique.
Michel Boivin le dit sans embage : « On s’intéresse à la prédiction ». Quatre items sont notamment analysés : l’hyperactivité, l’anxiété, l’agressivité, l’angoisse de la séparation.
« Très tôt on voit des différences individuelles apparaître et elles sont relativement stables. Il y a toujours un groupe qui se distingue par davantage de symptômes. On peut donc étudier les facteurs de risques pour prédire la probabilité d’avoir un risque élevé.» Même si, comme il l’a donc expliqué, il existe une certaine variété des facteurs de risques et non un facteur unique. « On peut caractériser les environnements, poursuit Michel Boivin. Il y a un groupe d’enfants qui vivent des expériences difficiles. Il existe un ensemble de prédicteurs et des équation assez complexes. Par exemple le lien entre le milieu socio-économique et les résultats scolaires. L’exposition à la lecture à 18 mois est un prédicteur des compétences à la lecture. Cela permet de cibler des éléments d’intervention. La prévention devrait démarrer très tôt avant que les problèmes se cristallisent et qu’ils ne deviennent insolubles. »
Dans son rapport, Sylviane Giampino prend le contre-pied de cette approche en écrivant, au moins à deux reprises (p12-13 et p39) : « Les trois premières années de la vie posent les fondations de la personne sans pour autant en déterminer linéairement le devenir. Il n’y a pas de trajectoire individuelle prédictible.» On ne peut pas être plus clair. Cette opposition date du rapport de l’INSERM de 2005 sur les troubles des conduites chez l’enfant, rapport inspiré des travaux du Canadien Richard Tremblay (modérateur cette semaine au congrès de l’OCDE) et qui avait donc suscité en réaction la naissance du collectif « pas de zéro de conduite pour les moins de trois ans ». Depuis, dès qu’il est question de facteurs de risque, de vulnérabilité ou de probabilités, les acteurs français du champ psycho-social répondent « stigmatisation » et « prophétie auto-réalisatrice ».
Dans son rapport remis à Laurence Rossignol en mai dernier, Sylviane Giampino fait une référence explicite à Richard Tremblay (p 42) en pointant ce qu’elle semble considérer comme des lacunes théoriques : « certains chercheurs parlent de TOP (troubles obsessionnels avec provocation) dès 24 mois (R.Tremblay), d’incapacié à supporter les frustrations, ou d’hyperactivité. Ces méconnaissances induisent des réflexes et méthodes éducatives inadaptés, parfois pathogènes et vécus comme incompréhensibles par l’enfant (…). »
Dix ans après l’embrasement provoqué par les conclusions de l’INSERM, la ligne de fracture est toujours là. Il n’est pas impossible que les propos de Richard Tremblay lundi dernier à la tribune de l’OCDE, soient une réponse à cette pique française : « Aujourd’hui nous sommes dans un contexte post idéologique. Les autorités s’intéressent à ce qui fonctionne. Ce qui compte c’est le fait plutôt que le mot d’ordre qui est à la mode. »
Intervention ciblée versus universalisme
En tous cas, lorsqu’on estime, comme les Québécois, qu’il existe des facteurs risque perceptibles dès la toute petite enfance, il est logique de se demander en conséquence si les interventions préventives doivent être effectuées selon une approche universaliste ou ciblée. Cette question fait l’objet de nombreuses recherches car il n’existe pas vraiment de consensus. Le sujet a été abordé lors de la publication du dernier rapport Innocenti de l’Unicef sur la situation des enfants pauvres dans les pays riches. Quelques programmes américains ciblés sur les familles dites « vulnérables » ont montré une réelle efficacité mais avec un déploiement de moyens hors normes difficilement duplicables à l’échelle d’une population nationale. « Les dispositifs proposés aux enfants dits à risques, vulnérables, permettent d’opérer des changements mais ce n’est pas si simple, avertit Richard Tremblay. On a étudié six programmes américains. On a repéré toutes les études coûts/bénéfices de ces actions sur les enfants défavorisés de moins de 5 ans. La moitié de ces études ont des bénéfices beaucoup plus importants que le coût, l’autre moitié des bénéfices moins importants que les coûts. Les dispositifs ciblés semblent logiques et couler de source. Mais au niveau économique ce n’est pas forcément évident. »
Pour Michel Boivin, la dichotomie universel/ciblé n’a pas de sens. Les deux approches présentent des avantages et des inconvénients. Un programme universel profite avant tout aux enfants de milieux défavorisés. Ce sont eux qui tirent le plus avantage de systèmes d’accueil de haute qualité universels. Le problème de ces services proposés à tous : il existe de nombreuses barrières à l’entrée qui empêchent les familles qui en auraient le plus besoin d’y accéder (distance, langue, réticences de la famille). A contrario des services trop ciblés risquent d’exclure de fait la prise en charge de familles qui pourraient en tirer profit. Car lorsque les facteurs de risque sont multiples, sur quels critères cibler ? C’est pourquoi Michel Boivin préfère la notion « d’universalisme proportionné » (également reprise par ses adversaires idéologiques). Il s’agit de proposer un accès universel à des services de qualité tout en facilitant cet accès aux familles les plus fragiles. Les partisans de ce modèle considèrent qu’il est ensuite possible de proposer au sein de ces services universels, des services plus ciblés (par exemple pour les mères seules ou pour les parents migrants).
Ce que résume ainsi Mary Young, directrice du centre de développement de l’enfant d’une fondation chinoise: « Donner un cadre universel au sein duquel on peut cibler les plus fragiles. »
Une si nécessaire évaluation
Les intervenants ont également insisté sur la nécessité de mesurer ce qui était entrepris.
« En éducation, il faut absolument mesurer l’impact de ce qu’on fait, comme en médecine, martèle Richard Tremblay. Il faut évaluer.» Eric Charbonnier, économiste à l’OCDE renchérit : «Les programmes sont-ils efficaces ? Les interactions entre enseignants et élèves sont-elles efficaces ? » L’OCDE a notamment pour mission de développer des études sur les pratiques éducatives et de proposer des indicateurs aux différents pays (c’est le cas avec PISA) qui doivent permettre aux décideurs d’être bien informés au moment de formuler des choix et d’investir. Pour Gabriela Ramos, les chercheurs et responsables politiques (notamment les maires) manquent encore d’éléments pour « établir des comparaisons entre expériences, montrer ce qui marche ou pas, former les enseignants, identifier les interventions qui donnent de meilleurs résultats. »
Seule la Norvégienne Tove Mogstad Slinde, conseillère au Ministère de l’Education et de la recherche a émis une réserve : « Il y a des choses qu’on ne peut pas mesurer et tout ce qu’on mesure n’est pas forcément important. »
Transférer les connaissances vers la société civile
Autre sujet lui aussi passionnant développé lors de ces deux journées : comment permettre à la société civile de s’emparer du corpus de connaissances scientifiques accumulées depuis des décennies (et notamment depuis 15 ans) ?
Isabelle Vinet, Canadienne, a présenté l’encyclopédie du développement du jeune enfant, c’est à dire « les meilleures connaissances scientifiques accessibles…en un clic ». Le site est en effet une mine d’or et se caractérise par un double souci : celui de proposer les apports les plus validés et les plus actualisés de la recherche scientifique et celui de rendre ces informations accessibles au plus grand nombre. Les contenus sont traduits en plusieurs langues (ils existent en français). Il s’agit d’un « répertoire unique de synthèses rigoureuses sur le développement de l’enfant », supporté par deux universités canadiennes et abondé par près de 600 experts internationaux. Une absolue référence.
Les compétences prioritaires pour les adultes de demain
Certains intervenants ont également insisté sur la nécessité de diversifier les compétences valorisées actuellement à travers les différentes études internationales. Ils ont plaidé pour que les capacités cognitives ou académiques ne soient pas les seules mises en avant. Caroline Arnold, Directrice de l’Education à la fondation Aga Khan en Suisse a mis en garde contre la « pilule empoisonnée de la préparation à l’école ». « Il ne faut pas privilégier une approche uniquement didactique. Il est nécessaire de favoriser également chez les enfants l’autonomie, l’ouverture d’esprit, l’empathie, l’adaptabilité ». Pour Sara Watson, directrice monde de « ready Nation », « il faut prendre en compte les compétences sociales et émotionnelles des enfants. » Elle assure que les leaders ne veulent pas seulement « des gens qui ont des compétences en lecture et mathématiques.» Ce souci de développer d’autres compétences que les habiletés purement académiques chez les enfants est une tendance forte de ces dernières années. Qui fait totalement sens pour des enfants de moins de six ans. Mais qui pourrait aussi faire oublier que le problème majeur de nombreux enfants dans le monde reste qu’ils ne maîtrisent pas les compétences de base en lecture et en mathématiques leur permettant d’être des citoyens libres, éclairés et insérés sur le marché du travail.
Quand la volonté politique change le monde
Le congrès a également permis de mettre en lumière le rôle crucial joué par les décideurs politiques à travers plusieurs expériences, notamment celle du Chili. Celui-ci a procédé à une véritable révolution culturelle en matière de petite enfance, sous l’impulsion de sa présidente, Michelle Bachelet. En quatre années, le nombre de crèches est passé de 708 à 4314. L’objectif prioritaire a été de donner un accès à un accueil pré scolaire à tous les enfants dont la mère travaillait et aux enfants les plus défavorisés, avec une haute ambition qualitative. Pour promouvoir une société inclusive, la Norvège a de son côté fait en sorte que les enfants parlant une langue « minoritaire » soient massivement accueillis dans des structures dédiées à la petite enfance. Cette population a vu 60% de ses enfants bénéficier d’un accueil de qualité contre 25% il y a quelques années. Le Brésil s’est allié à l’université de Harvard pour former en cinq ans 250 de ses dirigeants sur les problématiques liées à la petite enfance.
Le secteur privé a son mot à dire
Les organisateurs du congrès ont accordé un temps de parole conséquent aux acteurs du secteur privé. Michael Traill, un Australien issu de la finance passionné par la petite enfance, promoteur d’un « capitalisme de 2ème génération », a ainsi expliqué comment, selon lui, « le milieu des affaires doit travailler avec le secteur social ». Par une conséquente levée de fonds il est parvenu à développer un imposant réseau de crèches à travers l’Australie dont certaines accueillent en priorité les enfants de milieux défavorisés. Jean Duforest, le créateur de la marque Okaïdi, explique quant à lui que « le capitalisme est un moyen pour mon projet, je mets le capital au service de mon projet: permettre à chaque enfant d’être acteur, responsable et heureux. » Ce grand patron assez iconoclaste a donc ouvert des crèches gratuites, financé un magazine gratuit pour les parents et lancé récemment un site parental. Laurent Ortalda, responsable du pôle petite enfance et parentalité à la CNAF, rappelle pourquoi la CNAF a décidé de s’allier avec le secteur privé pour augmenter le taux de couverture de l’accueil des moins de trois ans en France. « En France, beaucoup d’entreprises ont du mal à recruter ou fidéliser leurs employés. Des PME se regroupent et financent ensemble des crèches. Des administrations financent des places car elles ne peuvent pas fidéliser leurs salariés par la rémunération. La CNAF s’est mise au diapason. » Aux Etats-Unis, pour des raisons similaires, l’armée s’est dotée d’un des meilleurs dispositifs d’accueil d’enfants.
La société civile est un acteur du changement
Au-delà des politiques ou des leaders économiques, certains acteurs de la société civile, parfois totalement inattendus, se piquent eux aussi de changer le monde.
Dans une intervention haute en couleurs, l’Amiral américain Robert Besal a raconté comment il a intégré une association d’amiraux à la retraite dont le rôle est notamment de faire du lobbying pour des investissements dans la petite enfance.
« Quand on parle aux élus, on leur dit que c’est une question de sécurité nationale. La sécurité nationale a 2 aspects : un aspect externe, protéger le pays contre nos ennemis extérieurs, un aspect interne, l’établissement d’un climat de paix et de bien-être. Aux USA 71% des jeunes Américains entre 17 et 24 ans ne pourraient pas rejoindre l’armée même s’ils le souhaitaient à cause de 3 choses : une mauvaise condition physique, d’insuffisantes capacités cognitives et un casier judiciaire non vierge. Financer des programmes pré-scolaires et des programmes de nutrition permettra de changer la donne. »
Barent Rombout, lui, est un ancien chef de la police néerlandais.
« Quand j’ai commencé à travailler, je voulais sauver le monde. A Rotterdam il y avait beaucoup d’action. A force d’entrer chez les gens je me suis dit que peut-être je devrais changer de job. J’ai appris beaucoup de choses sur les problèmes des familles et sur le développement des enfants. La pauvreté influence terriblement le développement. Remplacer les parents est une erreur. Mieux vaut les soutenir, leur donner des informations. Ceux qui ont une bonne vie, les politiciens, ne savent pas ce qui se passe. Ils dorment. Moi je dis : Où que vous travailliez, vous devez travailler pour les enfants.»
Compris ?
*Cette précision par rapport aux propos de Daniel Lenoir a été ajoutée le 20/06/2016