Les grands spécialistes français et québécois de l’attachement se donnent rendez-vous en octobre, pour faire le point sur les apports de cette théorie qui a profondément modifié le regard porté sur les interactions précoces, le développement de l’enfant mais aussi les prises en charge proposées.
La théorie de l’attachement vaut bien deux jours de colloque franco-québécois. Après les francophonies de l’attachement organisées en juin dernier par le département du Calvados, qui avaient déjà accueilli des équipes québécoises, c’est en Gironde que les professionnels désireux de découvrir ou parfaire leurs connaissances sur le sujet vont pouvoir se rendre les 3 et 4 octobre prochains. L’Institut de la Parentalité organise en effet tout près de Bordeaux, en partenariat avec le Centre Intégré Universitaire de Santé et de Services Sociaux de la Capitale-Nationale (Québec), deux journées de colloque intitulées « Innover et agir en prévention pour construire le lien d’attachement : regards croisés France – Québec ».
« Accompagner précocement la construction des liens d’attachement entre l’enfant et ceux qui prennent soin de lui, constitue aujourd’hui un enjeu de santé publique, pose le programme de cet événement. De la période périnatale, marquée par une hypersensibilité psychique à l’expérience de la parentalité, en passant par l’accueil des enfants placés, plusieurs étapes déterminantes appellent à investir le champ de la prévention médicalisée. L’accroissement et l’approfondissement des recherches en matière de développement précoce, bénéficient depuis de nombreuses années de nouvelles connaissances, qui insistent sur l’importance de l’impact des facteurs socio-environnementaux sur l’état de santé mentale des individus et la nécessité d’interventions très précoces ciblant la trajectoire développementale. (…) La recherche pointe clairement comment les premiers liens d’attachement vont avoir une influence importante sur l’enfant et sur la manière dont il comprendra l’environnement. Ainsi, pour certains auteurs, sans être déterministe, ce premier lien octroie à l’enfant « une feuille de route » qui guidera ses attentes, ses comportements et ses états émotionnels lorsque de nouvelles possibilités relationnelles se présenteront à lui. »
Le colloque se décomposera en quatre demi-journées, chacune animée par un duo franco-québécois. « A chaque fois, l’idée est de raconter une histoire et de faire émerger trois propositions concrètes à travers une réflexion participative», explique Anne Raynaud, fondatrice et directrice de l’Institut de la Parentalité. Pour cette spécialiste, ces deux journées exceptionnelles constituent le prolongement d’un pari un peu fou, créer un écosystème qui permette d’accélérer la diffusion de connaissances validées et d’implanter des prises en charge innovantes. « Notre grande question, résume-t-elle, c’est « comment intégrer la théorie de l’attachement sans dénaturer notre culture » ». La première session sera consacrée à la période périnatale, la deuxième à la petite enfance, la troisième à la protection de l’enfance et la quatrième aux interventions pratiques sur le terrain. Parmi les intervenants français, ces deux journées de colloque permettront d’écouter Anne-Laure Sutter, Nicole Guedeney, Romain Dugravier, Marie-Paule Martin Blachais.
Les inscriptions sont ouvertes.