Voici, pour la période couvrant le mois de février 2017, notre sélection de contenus parus en anglais, sélectionnés pour la plupart dans des revues scientifiques, et portant sur la périnatalité ou le développement de l’enfant. Vous trouverez, pour chaque focus, un titre de notre composition, le lien vers la ou les source(s) puis un résumé traduit du ou des article(s) mis en ligne sur le sujet.
Controverse au sujet du label « maternité amie des bébés »
Jama Pediatrics
Le JAMA Pediatrics relaie une controverse concernant le label « Maternité amie des bébés ». Fin 2016, trois experts ont en effet estimé que les règles imposées par le cahier des charges censé être respecté par les maternités adhérentes n’avaient pas forcément fait l’objet d’études suffisamment rigoureuses et que pour certaines de ces règles, les risques pouvaient être supérieurs aux bénéfices escomptés. Ils pointaient en tous cas que les commandements du label « ami des bébés » pouvaient se révéler contradictoires avec les préconisations concernant la sécurité des nouveaux-nés.
Dans le viseur de ces médecins, l’étape 4, qui préconise le peau-à-peau immédiatement après la naissance pour favoriser la première mise au sein. Si la littérature a mis en évidence les indubitables effets positifs de cette pratique, elle a aussi soulevé des risques de « collapsus postnatal », un malaise inattendu du bébé, parfois mortel. Les auteurs de cet article publié fin 2016 estimaient que le peau-à-peau dans les premières heures devrait se faire sous la supervision du personnel médical, ce qui est rarement le cas. Ils assuraient aussi que l’insistance sur la proximité de l’enfant pendant son sommeil avec sa mère, notamment la nuit, toujours pour favoriser l’allaitement, se traduisait à la maternité par un partage du lit de la mère. Or, notaient-ils, cette pratique est très dangereuse à l’hôpital où les lits ne sont pas conçus pour un co-sleeping sécurisé (le bébé peut tomber) . Les mères risquent également de reproduire ces pratiques à risque au domicile. Ces médecins contestaient également le bannissement de la supplémentation avec du lait non maternel, estimant que cette supplémentation peut avoir un intérêt médical et n’obère pas forcément l’allaitement. Ils déploraient aussi le rejet de la tétine qui viendrait perturber le démarrage de l’allaitement. Les études ont en effet montré que l’usage de la tétine constituait un facteur de prévention de la mort inattendue du nourrisson. Ces experts reprochaient en tous cas au programme « Ami des bébés » une conception trop dogmatique de l’allaitement.
Debi Ferrarello, membre de l’association américaine des consultants en lactation, a donc répondu dans une édition récente du JAMA Pediatrics. « Consternée » par les arguments invoqués, elle assure que les épisodes de collapsus du nourrisson ou les chutes survenaient aussi avant l’instauration du label. Concernant la supplémentation avec du lait maternisé, elle explique que celle-ci présente en soi des inconvénients (pour le microbiote du nourrisson notamment) et que si une supplémentation est nécessaire, la banque de lait maternel est une meilleure option. Quant à la tétine, son utilisation est déconseillée uniquement les premiers jours, le temps que l’allaitement soit bien installé. Or, les cas de mort inattendue sont très rares le premier mois de vie. Debi Ferrarello estime que plutôt que de jeter la suspicion sur l’initiative « maternités amies des bébés » il serait préférable de s’assurer que ses consignes puissent être appliquées en toute sécurité, grâce à un personnel bien formé et très présent.
Les difficultés éprouvées par les personnels des maternités, partagés entre le désir de favoriser l’allaitement en permettant une réelle proximité des mères et de leur bébé et la crainte de laisser faire des pratiques peu sécurisées avaient émergé lors du dernier congrès des centres référents sur la mort inattendue du nourrisson.
Syndrôme du bébé secoué : faible effet d’une intervention préventive en maternité
Des chercheurs américains ont souhaité savoir si une information au sujet des pleurs du nouveau-né et des traumatismes crâniens, délivrée de façon universelle en postnatal à la maternité, pouvait permettre de réduire par la suite le nombre d’hospitalisations pour ce motif. La répons est clairement non. Les parents participant à l’expérimentation ont estimé avoir beaucoup appris avec cette intervention (lecture d’une brochure, visionnage d’une vidéo, échanges avec une infirmière) sur le fait que les pleurs sont un mode d’expression normal du nouveau-né, sur la façon de le calmer ou de se calmer soi-même. Mais cet effet positif ne s’est pas traduit dans les faits par une moindre prévalence des hospitalisations pour bébés secoués.
Grande-Bretagne : les enfants des quartiers pauvres dix fois plus placés que les autres
Guardian
Une étude anglaise de grande ampleur montre que les enfants vivant dans des quartiers défavorisés sont dix fois plus susceptibles d’être placés ou de faire l’objet d’une mesure de protection. Lorsqu’un quartier présente 10% de niveau de déprivation en plus, le taux d’enfants placés augmente de 30%. Les auteurs notent que ce constat ne constitue pas une surprise : « nous savons depuis des années que les abus et négligences sont liés à la pauvreté ». « La parentalité est bien plus difficile à assumer si vous n’avez pas assez d’argent pour subvenir aux besoins élémentaires, alimentation, logement, chauffage, vêtement. Elle est bien plus facile lorsque vous pouvez demander une aide ou un soutien supplémentaires sous la forme d’un mode d’accueil, de clubs ou d’activités, de vacances, de coaching, et il n’y a pas de souci à avoir avec la stigmatisation qui vont avec la pauvreté.» Il s’agit plutôt pour eux de franchir une étape supplémentaire : face à ces constats, comment réduit-on précocement les inégalités ?
Analyser les causes de la mortinatalité dans les pays peu développés
British Journal of Obstetrics and Gynaecology
Dans cette étude prospective de grande ampleur, les auteurs utilisent un algorythme pour établir les principales causes de décès à la naissance dans des communautés du Pakistan, du Guatemala, de la République démocratique du Congo, de Zambie et du Kenya. Ils arrivent à la conclusion que ces décès sont principalement dus à une asphyxie foetale en raison d’un travail prolongé ou obstrué, à la pré-éclampsie et aux hémorragies. En Afrique, les infections sont aussi une cause récurrente.
L’alcoolisation maternelle et le SAF à l’échelle mondiale
Les auteurs de cette recherche ont conduit une méta analyse de très grande ampleur afin de mettre en relation la prévalence de consommation d’alcool pendant la grossesse et la prévalence du syndrome d’alcoolisation foetale (SAF) chez les enfants au niveau mondial. Les auteurs ont retenu 390 études sur les 34.000 recherches existantes sur le sujet. Aucune notion de quantité n’a été retenue pour définir la consommation d’alcool pendant la grossesse. Les auteurs rappellent qu’il est aujourd’hui impossible d’identifier un effet-dose ou une période plus critique qu’une autre.
Ce qui les intéresse ici est vraiment de comparer au niveau mondial la consommation d’alcool en général pendant la grossesse, quelles qu’en soient la fréquence et l’intensité, et la prévalence du SAF. Ils sont arrivés à la conclusion qu’une femme sur 67 ayant consommé de l’alcool pendant sa grossesse donnera naissance à un enfant porteur de SAF, soit 119.000 enfants qui naissent chaque année dans le monde porteurs de ce syndrome. Les cinq pays affichant le plus fort taux de consommation d’alcool par des femmes enceintes sont la Russie, le Royaume-Uni, le Danemark, la Biélorussie et l’Irlande. Les cinq pays avec le plus faible taux sont Oman, les Emirats arabes unis, l’Arabie Saoudite, le Quatar et le Koweit. Le taux global de prévalence de cette consommation est estimé à 9,8% des femmes enceintes. Un quart des femmes européennes boivent pendant leur grossesse. Et, en toute logique, le taux de SAF est 2,6 fois plus élevé que la moyenne mondiale en Europe. Alors qu’il est 50 fois moins élevé dans les pays du Golfe. Les auteurs notent qu’en Afrique les femmes consommatrices d’alcool pendant la grossesse ont tendance à le faire de la façon la plus délétère pour le fœtus, à savoir un enivrement massif ponctuel plutôt qu’une alcoolisation régulière mais limitée.
Les auteurs de cette méta analyse considèrent que les résultats sont extrêmement préoccupants, d’autant plus, assurent-ils que le SAF n’est que la partie émergée de l’iceberg. Les enfants victimes d’une alcoolisation foetale peuvent présenter des troubles développementaux pas suffisamment marqués pour conduire à un diagnostic de SAF mais néanmoins bien réels. Les auteurs posent également que la consommation d’alcool augmente, notamment chez les femmes dans de nombreux pays, y compris dans des pays où les grossesses sont encore relativement non planifiées.
L’impact de l’entrée dans la pauvreté sur la santé mentale des mères et des enfants
Dans cette étude effectuée à partir de la cohorte britannique Millenium, les auteurs ont cherché à mesurer l’impact d’une entrée dans la pauvreté sur la santé mentale des mères et des enfants. Sur les 6063 familles qui n’étaient pas considérées comme pauvres aux 3 ans de l’enfant au début de l’analyse, 844, soit 14% de la cohorte, ont basculé dans la précarité au fil des années. Ce qui s’est traduit par une augmentation des problèmes socio-émotionnels et des troubles du comportement chez les enfants et un accroissement de la détresse psychologique des mères. L’étude pointe que lorsque les résultats sont sont ajustés à la détresse maternelle, la probabilité d’un augmentation des troubles chez les enfants en raison du simple basculement dans la pauvreté chute. Ce serait la détérioration de la santé mentale maternelle liée à la diminution des ressources qui aurait un impact sur la santé mentale des enfants. Les auteurs notent aussi que c’est bien l’augmentation de la précarité financière, et pas le changement de statut professionnel, qui semble corrélé à la dégradation de la santé mentale des mères.
L’objectif de cette étude est d’apporter des arguments scientifiques dans un débat très politique. Le gouvernement anglais a en effet récemment envisagé de modifier sa politique de réduction des inégalités en changeant les critères d’intervention. Plutôt que de se baser sur le niveau de revenu et de proposer des aides monétaires en cash, les autorités veulent désormais davantage prendre en compte la situation professionnelle des parents, l’instabilité familiale, les possibles addictions. L’objectif est de faciliter le retour à l’emploi plutôt que de compenser le manque de revenus. Cette étude montre qu’abandonner le critère du revenu pour définir la notion de vulnérabilité n’est pas forcément une bonne idée.
Les effets des graves privations précoces sur des enfants roumains adoptés par des couples britanniques
On connaît de mieux en mieux les effets sur le long terme des graves troubles de l’attachement, des négligences ou des abus subis pendant la toute petite enfance. Mais il est toujours difficile d’évaluer précisément les effets liés spécifiquement à la période au cours de laquelle se produisent les carences ou à la durée de ces dernières. Cette étude anglaise a cherché à en savoir plus sur ces facteurs. Les auteurs ont suivi une cohorte d’enfants roumains adoptés par des couples britanniques après avoir vécu quelques mois dans des institutions roumaines et y avoir subi de fortes privations physiques, émotionnelles et sociales. Ces enfants ont été séparés en deux groupes, ceux ayant vécu moins de six mois dans une institution avant d ‘être adoptés et ceux y ayant vécu plus de six mois.
Une deuxième cohorte, constituée d’enfants anglais adoptés n’ayant pas subi de privations, a également été incluse dans l’étude.
Les chercheurs ont suivi ces cohortes jusqu’à l’âge adulte et ont fait passer des tests aux enfants afin de repérer d’éventuels troubles du spectre autistique, troubles de l’attention, hyperactivité, troubles des conduites, problèmes émotionnels ou retard mental. Les résultats montrent que les enfants adoptés ayant subi une forte privation six mois maximum n’avaient pas davantage de difficultés en grandissant que les enfants adoptés sans avoir été confrontés à des conditions de vie difficiles.
En revanche, une privation sévère de plus de six mois a des effets marqués et durables sur le comportement et le développement social (TSA, engagement social désinhibé, TDAH) bien que ces enfants aient ensuite grandi dans des familles aimantes et attentionnées.
Les enfants du groupe ayant subi les plus fortes privations ont présenté des scores plus élevés de troubles cognitives à l’age de 6 et 11 ans mais ont ensuite rattrapé leur retard. En revanche, sur le plan des problèmes émotionnels, c’est à l’âge de 11 et 15 ans qu’ils ont connu une augmentation de ces troubles.
Comme le note Franck C Verhulst qui commente cette étude dans The Lancet, le fait que ces enfants semblent ne plus avoir de troubles cognitifs à l’âge adulte alors qu’ils en avaient à 6 et 11 ans tend à nuancer l’idée que si l’on rate la fenêtre de tir de la flexibilité cognitive de la toute petite enfance, il sera difficile de faire de réels progrès ensuite. Ce commentateur s’interroge également sur les troubles socio-émotionnels persistants de ces enfants. S’agit-il de désordres cliniques en tant que tels ou de comportements adaptatifs provoqués par des circonstances extrêmes ?
Enfin, il note qu’il est crucial de comprendre quels ont été les mécanismes biologiques et psychologiques à l’oeuvre ayant permis à certains de ces enfants de grandir sans aucun problème et d’être donc parfaitement résilients.
Il convient néanmoins qu’étant donné les réelles différences constatées dans l’évolution sur le long terme des enfants selon la durée de l’exposition aux privations, en matière d’intervention précoce, le plus tôt reste le mieux.
Les modifications cérébrales précoces chez les enfants à risque de TSA
Cette étude montre qu’il est possible d’identifier par l’imagerie cérébrale des signes très précoces de modifications du cerveau, signes annonciateurs de la survenue de symptômes autistiques, chez des enfants de moins de 12 mois à risque familial de développer un trouble du spectre autistique. Les chercheurs ont montré qu’une croissance du cerveau supérieure à la norme chez de très jeunes enfants à risque était annonciatrice de l’émergence et de la sévérité de troubles autistiques.
Mères âgées : pour les enfants, l’avantage socio-économique compense le risque biologique
International Journal of Epidemiology
L’augmentation de l’âge maternel est souvent perçu comme un facteur de risque en ce qui concerne la périnatalité (davantage de fausses-couches, d’hypertension, de prématurité). Cette étude japonaise s’intéresse davantage à l’impact de cet âge maternel plus avancé sur la santé du jeune enfant. Une fois passée la période la plus à risque, l’augmentation de l’âge maternel semble davantage constituer un facteur de protection pour l’enfant. Cette élévation de l’âge maternel va en général de paire avec une augmentation du niveau d’instruction et du statut socio-économique, des facteurs qui ont un impact positif sur la santé de l’enfant. L’avantage social semble donc compenser le désavantage biologique. Les auteurs estiment que les mères plus mûres sont peut-être davantage en capacité de gérer les situations de risque pour leur enfant mais aussi de faire face aux symptômes de la maladie, elles ont ainsi moins recours aux services d’urgences.
Une autre étude va dans le même sens. Menée à partir d’une cohorte britannique, elle montre que la corrélation entre l’âge maternel et les performances cognitives des enfants s’est inversée sur les 40 dernières années. Les chercheurs ont comparé les enfants nés en 1958 et 1970 de mères âgées de plus de 35 ans avec les enfants nés eux aussi de mères de plus de 35 ans mais en 2000 et 2002. Les résultats sont sans appel. Pour les enfants nés en 1958 et 1970, l’âge maternel plus élevé est associé à un développement cognitif moins bons. Pour les enfants nés au début de l’an 2000, c’est l’inverse : l’âge maternel avancé est associé à de meilleures performances cognitives des enfants. Dans les années 60 et 70, avoir une mère de plus de 35 ans à la naissance signifiait être le cadet d’une famille nombreuse. Or, la multiparité est associée à un plus faible niveau socio-économique. On sait aussi, comme l’a montré une récente étude de chercheurs français, que les cadets ont en moyenne un QI moins élevé que les aînés. Quant aux enfants de mères âgées nés dans les années 2000, ils constituent davantage une première naissance et l’âge élevé de leur mère est corrélé avec un niveau d’instruction lui aussi plus élevé. Cette inversion dans la corrélation est donc logique.
La violence conjugale facteur de risque de la prématurité
Cette étude menée en Tanzanie montre l’impact des violences conjugales sur le devenir d’une grossesse. Un tiers des femmes de la cohorte suivie ont déclaré subir des violences de la part de leur conjoint. Pour 22%, ces violences étaient d’ordre émotionnel, pour 15% d’ordre sexuel et pour 6% d’ordre physique. Les femmes exposées aux violences physiques avaient trois fois plus de risque
d’accoucher prématurément ou de mettre au monde un bébé de petit poids. Les femmes ayant déjà des antécédents obstétricaux et violentées par leur conjoint présentaient un risque accru de prématurité et de bébé de petits poids.
Césarienne et peau-à-peau précoce
Cette recherche menée en Autriche porte sur le peau-à-peau pratiqué dans le cadre d’une césarienne. Les auteurs ont recherché l’impact sur la mère et l’enfant d’un peau-à-peau pratiqué en salle d’opération juste après la naissance de l’enfant par rapport à un peau-à-peau pratiqué un peu plus tard. Ils n’ont relevé aucune différence concernant les indicateurs de santé de l’enfant (APGAR, température, rythme cardiaque, saturation), ce qui signifie que ce peau-à-peau précoce ne présente pas de risque pour l’enfant. Les marqueurs salivaires de stress étaient identiques, à l’exception d’une augmentation de l’alpha-amylase chez la mère dans le cas du peau-à-peau précoce, ce qui nécessite des investigations ultérieures.
Impact du recours aux services prénataux sur le développement de l’enfant dans des pays peu ou modérément développés
Cette étude s’intéresse aux effets des services prénataux sur le développement de l’enfant dans des pays peu ou moyennement développés parmi lesquels le Brésil, le Guatemala, les Philippines et l’Afrique du Sud. Malgré l’hétérogénéité des zones concernées, les résultats sont assez similaires et significatifs. Le recours aux services prénataux est peu corrélé au poids de naissance de l’enfant. Il est en revanche corrélé à la taille de l’enfant à 24 mois et à ces performances scolaires.
Plaidoyer pour un dépistage précoce en routine des TSA
Policy Insights from the Behavioral and Brain Sciences
Dans un article publié par la revue «Policy insights from the behavorial and brain sciences », des chercheurs américains plaident pour un repérage plus précoce des enfants porteurs de TSA et une prise en charge adaptée. Parce que des interventions comportementales intensives, mises en place de façon précoce, peuvent améliorer significativement le développement des enfants, ils demandent qu’un dépistage soit effectué en routine de façon universelle par les pédiatres, sans attendre que l’enfant développe des troubles ou que les parents expriment une inquiétude.
Impact positif de la sieste sur les apprentissages pré-scolaires
Child development
Des chercheurs de l’université d’Arizona ont mené une expérience pour étudier les effets de la sieste sur les apprentissages pré-scolaires. Des enfants ont appris deux verbes inventés pour l’expérience et ont regardé une vidéo avec des acteurs mimant ces verbes fantaisistes. Seuls les enfants ayant fait une sieste après cette séance était capables le lendemain de réutiliser ces verbes en contexte, c’est à dire de les « généraliser ».
Les écrans très peu associés aux conduites à risque chez les adolescents
Le retour des écrans… Cette étude analyse les liens entre le temps d’exposition aux écrans des jeunes âgés de 16 ans et les conduites à risque ou troubles psychiques. Elle conteste les messages alarmistes puisqu’elle pose qu’un usage qui serait considéré comme excessif, c’est à dire supérieur aux deux heures maximum préconisées par les anciennes recommandations de l’académie américaine de pédiatrie, n’est que très faiblement associé à la délinquance, l’usage de drogues, les conduites à risque, de moindres performances scolaires ou des problèmes mentaux. Les auteurs estiment que les jeunes peuvent se montrer tout à fait résilients avec une consommation d’écrans quotidienne pouvant aller jusqu’à six heures.
Les auteurs en concluent qu’aucune preuve scientifique ne permet de dire que le fait d’inciter les jeunes à la modération face aux écrans constitue une prévention des conduites à risque ou des troubles psychiques. Plutôt que la notion de durée (très culpabilisante pour les parents), ils insistent davantage sur l’usage qui est fait des écrans à cet âge.
La question centrale n’est-elle pas finalement celle de l’âge ? Une exposition massive aux écrans ne serait-elle pas préjudiciable que parce qu’elle serait très précoce ? C’est en tous cas le sujet qui a fortement alimenté la controverse sur GYNGER ces dernières semaines.
X fragile et capacités de communication: le rôle déterminant de la sensibilité maternelle
Journal of autism and development disorders
Cette étude longitudinale montre qu’une sensibilité réactive durable de la part de la mère a un impact positif sur les capacités de communication et dans une moindre mesure sur d’autres comportements adaptatifs du quotidien des enfants porteurs d’un syndrome de l’X fragile. Pour les enfants qui manifestent un déclin dans les habiletés sociales au cours de l’enfance, un haut degré de sensibilité maternelle permet néanmoins de limiter la régression.
En 8 ans, moins de séquelles neuro-développementales chez les prématurés nés à 24 semaines, pas à 22 semaines
The New England Journal of Medicine
Des chercheurs américains ont analysé les chances de survie sans séquelles neuro-développementales de bébés grands prématurés à travers trois époques. Les enfants, tous nés à un terme compris entre 22 semaines et 24 semaines et 6 jours ont été divisés en trois groupes : ceux nés entre 2000 et 2003, ceux nés entre 2004 et 2007 et ceux nés entre 2008 et 2011.
Le poids de naissance, l’âge gestationnel et la répartition filles/garçons sont restés stables, même si la proportion de bébés de petits poids pour l’âge gestationnel a augmenté avec les années. Autre changement : la part des mères peu éduquées a diminué. Le taux de survie était de 36% pour la dernière cohorte contre 30% pour la première. La proportion d’enfants survivant sans aucune séquelle neuro-développementale est passée de 16 à 20%. C’est surtout pour les enfants nés à 23 et 24 semaines que le taux de survie sans séquelle a vraiment augmenté. Il est resté stable pour les enfants nés à 22 semaines. De façon globale, comparé au taux de mortalité, la proportion d’enfants avec séquelles et celle d’enfants sans séquelles ont toutes les deux augmenté.